Grandes entreprises et autorités semblent avoir récemment fait quelques découvertes d’importance : de nombreuses régions françaises sont balayées par des vents réguliers ; une bonne moitié du pays bénéficie d’un excellent ensoleillement ; l’Hexagone est bordé par la mer au Nord, à Ouest et au Sud. Idéalement située à l’extrémité du continent européen — sans même parler de ses départements et territoires d’outre-mer —, la France peut jouer de sa situation géographique. Car si elle n’a ni pétrole, ni gaz, ni uranium, elle peut tirer grand bénéfice de la puissance du vent, du soleil et de l’océan. Après avoir exclusivement misé sur des ressources dont le territoire était totalement dénué, responsables politiques et économiques se tournent aujourd’hui vers celles dont il regorge.
Grand spécialiste des sous-marins nucléaires, la DCNS se lance ainsi dans la fabrication d’hydroliennes. Elle entend en effet, grâce à l’Irlandais Open Hydro, dont elle est actionnaire, devenir un des principaux fabricants de turbines sous-marines. Elle vient ainsi de signer un accord avec les Ports Normands Associés pour réserver des espaces à Cherbourg. Objectif ? Construire dans un proche avenir un site de production d’hydroliennes. L’entreprise s’investit également dans l’ETM, l’énergie thermique des mers, qui peut être produite grâce à la différence de températures qui existe entre la surface et les profondeurs des océans. Et si la DCNS s’intéresse à la mer, elle n’en néglige pas pour autant le vent. Elle travaille par exemple sur Winflo, un projet dont la finalité est la création d’éoliennes offshores flottantes.
En mettant ses compétences au service des énergies renouvelables, l’ex direction des chantiers navals suit un chemin également emprunté par Alstom et Areva. Deux entreprises qui, il y a peu, ne juraient que par les centrales nucléaires et autres «usines à gaz » pour produire de l’électricité. Elles espèrent figurer demain, avec l’aide des pouvoir publics, parmi les leaders mondiaux de l’éolien offshore. Car pour l’éolien terrestre, il est déjà beaucoup trop tard… Les sites de production construits pour assembler les éoliennes seraient alors les premier édifiés en France par Alstom depuis vingt ans.
La mer, le vent… Et le soleil ? Un institut, qui regroupe notamment EDF, Total, le CNRS, Polytechnique et Air Liquide, vient de voir le jour à Saclay. Il est censé devenir un des cinq principaux centres mondiaux de recherche sur les dispositifs solaires photovoltaïques de nouvelle génération. Ne dit-on pas que tout vient à point pour qui sait attendre ?