Hausse des revenus les plus élevés dans le monde depauis 1981

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Les pays anglo-saxons ont montré le chemin, imités par d’autres comme l’Allemagne et les pays scandinaves. La crise a ensuite poussé les pays du Club Med, comme les appellent tout ceux du Nord qui y passent leurs vacances, à appliquer les même recettes. Au final, seule la France refuse de se réformer : fonction publique pléthorique, impôts écrasants, dépenses de santé exorbitantes, les maux dont souffre notre indécrottable Hexagone sont connus…
Mais au fait, en dehors de quelques balances censées retrouver leur équilibre et de déficits divers appelés à se résorber, quels sont les effets concrets des réformes préconisées par les pourfendeurs de l’Etat glouton et des dépenses publiques ? Quelles sont les conséquences sur les conditions de vie, sur les inégalités, sur les écarts de revenus, la pauvreté, etc.
Les chiffres récents publiés par l’OCDE montrent que, dans tous les pays qui ont mis en place les indispensables réformes, les inégalités entre les riches et les autres se sont creusées, plus ou moins fortement. Fait remarquable : c’est dans les pays où l’on parle anglais que ces inégalités ont progressé le plus. L’emblématique magazine Forbes s’en est d’ailleurs ému… Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Australie, au Canada et dans une moindre mesure en Nouvelle-Zélande, la part du revenu national que possèdent les 1% les plus riches est aujourd’hui beaucoup plus importante qu’elle ne l’était en 1981. Quelques chiffres : près de la moitié (47 %) de la hausse des revenus générée aux Etats-Unis depuis trente ans a été accaparée par les 1% les plus riches. Au Canada, cette proportion est de 37 %… En 2012, ces mêmes 1% les plus fortunés possédaient 20 % de la richesse totale aux USA, contre 8 % il y a trois décennies ; en Grande-Bretagne, la proportion est de près de 14 % contre 6 % en 1981 ; en Irlande, elle est passée de 6 à 12 % ; en Australie, de 5 à 10%, etc. Une tendance analogue est à l’œuvre au Portugal et, plus étonnant, en Finlande et en Suède. Dans ces deux pays jadis très égalitaires, la part des 1% s’est accrue de 70 %. Les bienfaits des réformes sans doute… En Allemagne, au Japon, en Suisse et en Italie, le processus est le même. Seuls les Pays-Bas, l’Espagne et la France se démarquent : dans ces trois pays en effet, la part du gâteau des 1 % était en 2012 égale à ce qu’elle était en 1981. Pas sûr qu’après la folie immobilière et la purge qu’elle a entraîné, cela soit encore le cas en Espagne demain…
Quoi qu’il en soit, une conclusion s’impose : il est grand temps d’appliquer en France des méthodes qui, partout, ont magnifiquement fait leurs preuves. Et il faut faire vite, car la colère gronde : les 1% ont faim et réclament leur dû.

Pour en savoir plus sur les inégalités de revenus dans le monde et sur le capital en particulier : Le Capital au XXI e siècle, Thomas Picketty, éditions du Seuil.

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