© Alstom

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Premiers succès pour l’éolien offshore tricolore avec les contrats remportés à l’international par Alstom et par STX. Le premier a en effet conclu un accord pour la fourniture de 66 éoliennes Haliade en mer du Nord, qui seront implantées dans le parc allemand Merkur Offshore. Le second a quant à lui signé pour la construction de deux sous-stations électriques de 500 mégawatts. Celles-ci, énormes transformateurs électriques perchés sur des plateformes en mer, relient chaque éolienne d’un même champ, ce qui permet d’acheminer l’électricité produite vers la terre ferme grâce à un seul câble. Ces deux sous-stations devraient être livrées à l’été 2017 et en 2018.
Ces premières « victoires » à l’export sont des signaux encourageants pour le bassin industriel de Saint-Nazaire, où sont implantées les usines flambant neuves d’Alstom et de STX qui assembleront les éoliennes pour le premier et les sous-stations électriques pour le second. Une proximité qui n’a finalement rien d’étonnant puisque avant d’être rachetés par le Coréen STX, les chantiers navals de Saint-Nazaire se sont de longues années appelés Alsthom-Atlantique…

© STX

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L’autre acteur français de l’éolien offshore, Areva, vient quant à lui de finaliser la création d’Adwen, la coentreprise créée à parts égales avec l’Espagnol Gamesa. Selon les spécialistes, cette concrétisation pourrait paradoxalement marquer le désengagement d’Areva des énergies renouvelables afin de se recentrer sur son métier d’origine, le nucléaire. L’entreprise y est pourtant engluée dans des difficultés qui semblent insurmontables, notamment depuis la révélation des fissures de la cuve de l’EPR de Flamanville, connues depuis 2006. On évoque désormais, même si c’est à mots couverts, l’abandon du chantier EPR à Flamanville, ainsi que le démantèlement de l’entreprise au profit d’EDF. Malgré son retrait éventuel de l’éolien offshore, Areva s’est engagée à honorer ses engagements quant à la construction de sites industriels chargés d’assembler des éoliennes au Havre. Areva a en effet remporté une partie des appels d’offres lancés par l’Etat français pour la construction de parcs éoliens offshore au large des côtes de l’Hexagone.
Signes des temps, les premiers succès à l’export de l’éolien offshore coïncident avec les difficultés de la filière nucléaire française, désormais dépassée par ses concurrents russes, chinois ou coréens. Et si la transition énergétique vers les énergies renouvelables se faisait finalement sans avoir été décidée, grâce — ou à cause, selon les points de vue… — à la montée en puissance d’une industrie qui n’existait pas il y a peu et au déclin d’une autre, toute puissante hier encore ?

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