Lip renaît petit à petit de ses cendres. Après de multiples changements de stratégies et de propriétaires, la marque a été reprise sous licence il y a six mois par SMB, un sous-traitant du Doubs. Et cette fois, il semble que le succès soit au rendez-vous : plus de 15 000 pièces ont en effet déjà été vendues. Pour séduire les clients, Lip a choisi, dans un premier temps, de se concentrer sur son riche héritage en rééditant dix des modèles qui ont jadis fait son succès. Ces sont ces « classiques » qui sont assemblés en France, les autre modèles Lip étant toujours importés d’Asie. Mais avec ce positionnement nostalgique, la marque ne risque-t-elle pas de ne s’adresser qu’à des clients qui ont connu la splendeur l’entreprise, puis la lutte de ses ouvriers pour garder leurs emplois, l’autogestion, puis la fermeture, il y a près d’un demi-siècle ? Autrement dit de rater les plus jeunes générations ?
Peut-être, mais pas sûr… Pour preuve, une jeune marque française de prêt-à-porter, Commune de Paris, a demandé à Lip de lui fabriquer quelques modèles à son nom. Résultat : cinq jolies montres fabriquées en France, équipées de mouvements quartz japonais (Miyota) ou français (IsaFrance), très élégantes et produites en séries limitées. Ce qui ne les empêche pas d’être tout à fait abordables puisque vendues 179 et 199 euros. De quoi séduire les jeunes consommateurs attachés à la production locale, mais qui ne disposent pas de gros moyens.
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