Quand ce sont des entreprises françaises qui sont rachetĂ©es par des concurrents Ă©trangers, c’est le symbole du dĂ©clin de l’Hexagone, de l’incapacitĂ© de ses autoritĂ©s Ă  dĂ©fendre son Ă©conomie. Quand les acheteuses sont tricolores et qu’elles s’offrent par exemple des entreprises allemande, ce n’est pas le signe de leur bonne santĂ©, mais celui de la fantastique attractivitĂ© de l’Ă©conomie allemande. Quel que soit le cas de figure, ce n’est de toute façon jamais positif pour l’Hexagone. C’est en tout cas l’impression qui ressort Ă  la lecture de certains titres de la presse. La fusion entre le Français Essilor et l’Italien Luxottica est ainsi dĂ©crite comme un rachat du premier par le second, nouvel avatar de la descente aux enfers de l’Ă©conomie nationale, dĂ©jĂ  mise en lumière lors du rapprochement de Lafarge et du Suisse Holcim, qui lĂ  aussi se ferait au seul profit du second. Pourtant, pour d’autres spĂ©cialistes, c’est bien Essilor qui Ă  court terme prendra le contrĂ´le de Luxottica Ă  l’occasion du dĂ©part Ă  la retraite du patron italien dĂ©jĂ  très Ă¢gĂ©, cela d’autant que la nouvelle entitĂ© aura son siège Ă  Paris et qu’elle sera Ă©galement cotĂ©e Ă  la Bourse parisienne.
Il arrive aussi, sans discussion possible, que ce soit une entreprise française qui s’empare d’une Ă©trangère — cf. la rĂ©cente prise de contrĂ´le d’Opel par PSA  — ; las, c’est le plus souvent une bien mauvaise affaire…

Alors que ce serait le manque de volontarisme des autoritĂ©s françaises qui expliquerait les rachats successifs de fleurons nationaux  — Alstom (Ă©nergie) par GE, Alcatel-Lucent par Nokia… —, l’actualitĂ© tend Ă  prouver le contraire : ces autoritĂ©s se sont ainsi opposĂ©es — ou s’opposent encore — Ă  ce que l’Ă©quilibre soit revu au profit de Nissan et au dĂ©triment de Renault au sein de leur Alliance ; Ă  ce que l’Italien Fincantieri prenne le contrĂ´le pur et simple des chantiers navals de Saint-Nazaire (STX), ou encore Ă  ce que Volvo vende la branche militaire de Renault Trucks Ă  un fonds d’investissement anglo-saxon. Pour ces deux dernières opĂ©rations, aucun accord n’a encore Ă©tĂ© trouvĂ©. Ce rĂ´le actif de l’Etat trouve-t-il un Ă©chos positif pour autant ? Loin s’en faut, car cet interventionnisme serait au contraire une catastrophe pour les entreprises françaises.
Ces articles et autres opinions sont-ils une simple illustration de plus du goĂ»t prononcĂ© des Français pour l’autodĂ©nigrement, ou derrière eux se cache en rĂ©alitĂ© quelque biais ou arrière-pensĂ©e politico-idĂ©ologique ?

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