Souvent un peu lent au démarrage, le Français savent ensuite mettre les bouchées doubles. Un exemple : la consommation de produits bio et équitables. Acheter « responsable » a pendant longtemps été le privilège d’une petite minorité de Français, la majorité continuant à consommer des produits traditionnels. Pourquoi ? D’abord parce que les prix des produits bio-éthiques-équitables étaient beaucoup plus élevés ; ensuite parce que beaucoup ne voyaient pas l’intérêt de payer plus cher des fruits, des légumes ou des œufs qu’ils estimaient équivalents ; enfin parce que l’essentiel de ces marchandises étant importés, certains préféraient consommer local.
Mais depuis deux années, tout change et s’accélère : la part de l’Hexagone dans la production des « produits meilleurs pour la santé humaine et pour l’environnement » progresse en effet très rapidement, et avec elle la consommation par les Français.
Selon un article des Echos, « alors que le marché tricolore a plus que doublé en quatre ans (+121 % entre 2013 et 2016), la progression constatée l’an dernier s’est caractérisée par la montée en puissance des filières françaises : + 155%. »
Certes l’agriculture bio et la consommation des produits qui en sont issus sont encore très minoritaires en France, mais pour combien de temps encore si les chiffres des années passées se confirment dans les prochaines ? Ne plus avoir à choisir entre tomates bio venues d’Espagne ou d’Italie et tomates « intensives » cultivées en France va en effet simplifier la vie des acheteurs. Surtout si, en se démocratisant, le bio devient financièrement abordable au plus grand nombre. Ça serait quand même bien de pouvoir acheter sain, local et pas — trop — cher, non ?
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Les produits bio sont plus difficiles à produire et nécessitent souvent plus de main d’oeuvre. Les meilleures terres agricoles disparaissent car englouties par les zones commerciales, l’habitat étendu etc …. Les récoltes sont de fait plus aléatoires. Les prix peuvent être beaucoup plus importants.
Dans ces conditions et compte tenu de la loi de l’offre et de la demande, la généralisation du bio ne ferait qu’accroitre l’écart entre les coûts des produits.
Or actuellement la société est incapable de payer correctement les producteurs de produits dits industriels ou issus de l’agriculture raisonnée. Les paysans se suicident à raison d’un agriculteur tous les deux jours. Enfin une inversion de l’exode dans le sens « villes vers campagne » est sans doute illusoire.
Quel sera l’avenir dans ce domaine ? Bien difficile à dire
Quoi qu’il en soit il est préférable d’être riche et en bonne santé.