Ils avaient bien failli avoir la peau du volatile ! Entre son rachat par Adidas dans les années 1970, les débuts de la concurrence asiatique, la fermeture de son site de production historique en 1988, puis des ventes et des reventes successives, Le Coq Sportif avait en effet fini par disparaître.
Or en 2017, il est à nouveau implanté en France et, petit à petit, renoue avec la production française, même si elle est désormais haut de gamme et beaucoup plus confidentielle.
Depuis sept ans en effet, l’emblème du vêtement sportif français a retrouvé l’Hexagone. Il y a une quarantaine d’années, l’ambiance dans l’entreprise était industrielle, les machines tournaient à plein régime, la main-d’œuvre abondante s’activait.

Avant l’ère des délocalisations, plus de 500 personnes travaillaient dans l’usine de Romilly-sur-Seine. © Le Coq Sportif

Près d’un demi-siècle plus tard, le travail des « coqs » est devenu créatif, presque artistique ; l’atmosphère est calme, le personnel moins nombreux. Une autre époque…
Pourtant, la montée en puissance du site de Romilly-sur-Seine est une réalité. Après le centre de développement textile mis sur pied en 2010, c’est une petite unité de production que la direction du Coq Sportif a bâti deux années plus tard, soit au total une trentaine d’emplois.
On y fabrique aujourd’hui des articles de « sport performance » et des vêtements d’image.

Progressivement relocaliser la fabrication

Dessinés à Paris, « prototypés » à Romilly-sur-Seine, les produits de la marque sont ensuite fabriqués essentiellement au Maroc. De temps à autres, de petites collections haut de gamme sont également à fabriquées en France, à Romilly-sur-Seine pour les vêtements.
Quant aux chaussures, elles sont désormais en partie produits dans l’Hexagone, dans les Vosges et le Maine-et-Loire.

Trois exemples des récentes productions « made in France » haut de gamme du Coq Sportif.

Surtout, entre 80 et 90 % des textiles utilisés par Le Coq Sportif sont aujourd’hui tissés puis teints en France, dans l’Aube. Certaines marques confectionnent des vêtements en France, mais dans du tissu importé. Le Coq Sportif fait le contraire. Quelle option est-elle la plus made in France ? A ce titre, l’entreprise se démarque de ses grands concurrents, qui fabriquent exclusivement en Asie.
Le partenariat signé avec le Tour de France en 1951 avait largement contribué au « décollage » et au succès de l’entreprise. Evincé de la Grande Boucle par Nike en 1995, c’est à nouveau Le Coq Sportif qui fournit les maillots jaunes, verts, blancs et à pois de l’épreuve depuis de l’édition depuis 2012.
Et ce n’est pas tout : des équipes emblématiques comme celle des Verts (l’AS Saint-Etienne) pour le football et du Racing 92 pour le rugby portent des maillots de la marque. C’est également le cas de l’équipe de France de rugby, puisque Le Coq Sportif est censé lui fournir ses tenues de 2018 à 2024. Pour ce faire, l’entreprise produira maillots, shorts et chaussettes à Romilly-sur-Seine.

Le Coq Sportif, une marque française qui redonne une place au made in France