© Capture d’écran, vidéo OpenHydro/Naval Group

Naval Group — hier encore DCNS — à posé la première pierre de sa future usine de construction d’hydroliennes OpenHydro, à Cherbourg, le 21 juillet dernier. Avec ce nouvel outil de 5500 m2, l’industriel projette de fabriquer vingt-cinq hydroliennes chaque année. Chacune de ces énormes turbines — 16 mètres de diamètre, 150 tonnes — est capable de produire 2 MW, soit la consommation de 2 000 foyers. Et contrairement aux éoliennes, leurs sœurs terrestres, qui doivent faire avec les caprices du vent, les hydroliennes peuvent compter sur la fiabilité des courants marins. On peut en effet les prévoir dix-huit années en avance, selon une spécialiste de chez OpenHydro. Les hydroliennes, ce donc les avantages des énergies renouvelables, sans leurs inconvénients, en particulier l’inconnu due à l’intermittence.
Autre avantage par rapport aux éoliennes, terrestres en particulier : elles sont invisibles, puisque posées au fond de l’océan. Ceux que la vue des grands moulins à vent du XXIe siècle insupporte n’ont donc rien à craindre. L’installation d’hydroliennes n’est cependant pas sans contrainte. Il faut ainsi des profondeurs de 40 à 80 mètres et des courants marin de 7 km/h environ. Les hydroliennes OpenHydro — une petite entreprise irlandaise dont DCNS a pris le contrôle en 2012 —, ont ainsi déjà été déployées, ou sont en passe de l’être, au large de l’Ecosse, de l’Irlande du Nord, du Pays-de-Galles, du Japon, du Canada et, en France, de la Bretagne et de la Normandie. Selon les estimations, 60 % du « potentiel hydrolien » européen se trouve en Grande-Bretagne, en particulier en Ecosse. Avec 20% des ressources, la France se situe au deuxième rang en Europe. Les spécialistes estiment que les hydroliennes pourraient produire 3 gigawatts d’électricité par heure, soit l’équivalent de la puissance produite par deux à trois centrales nucléaires. Au total, les projets actuels d’OpenHydro représentent une puissance d’environ de 1GW.
Date d’entrée en service de cette nouvelle usine : premier semestre 2018.